Les parlementaires cumulards n’ont pas le don d’ubiquité
Depuis sa désignation comme candidat de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017, François Fillon est l’objet d’un véritable siège de la part des parlementaires LR.
Depuis sa désignation comme candidat de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017, François Fillon est l’objet d’un véritable siège de la part des parlementaires LR.
En 2015, le sénateur LR de l’Yonne Henri de Raincourt avait admis avoir touché, en plus des 11.416 euros net qu’il percevait au titre de son indemnité de base et de son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), 4000 euros par mois entre 2008 et 2011 de son groupe au Sénat, l’Union des Républicains sociaux (URS). Il a été mis en examen jeudi 15 décembre 2016 pour recel de détournements de fonds publics.
État des lieux des pratiques publiques fautives et propositions de Contribuables Associés pour y mettre fin.
Contribuables Associés a épluché les subventions du Conseil de Paris en 2016. Et a découvert que l’organisation anti-corruption va bénéficier d’une aide de 6600 euros, deux ans et demi après avoir implicitement soutenu Anne Hidalgo à l’élection municipale.
À la suite de notre article sur l’ancien président de la région Haute-Normandie Nicolas Mayer-Rossignol qui a attribué en décembre 2013 une subvention de 200.000 euros à la société normande Nutriset, laquelle l’a recruté en mars 2016, le journal « Paris-Normandie » s’est fendu d’un article pour le moins partial… en faveur de Mayer-Rossignol et à charge contre l’Observatoire de la Corruption.
En mai dernier, nous rapportions le cas de fonctionnaires de la préfecture des Hauts-de-Seine s’étant livrés à un juteux trafic de faux permis de conduire à destination de célébrités. Nous notions alors : « Lorsque l’on parle de corruption dans le débat public, ce sont le plus souvent les responsables politiques qui sont sous le feu des projecteurs. Mais les fonctionnaires sont aussi concernés ». Trois nouveaux faits d’actualité viennent renforcer cette observation.
Le scandale provoqué par la révélation des « Football Leaks », comme par celle des « Panama Papers » en avril dernier, empêche de distinguer la gravité des différents cas d’évasion fiscale : celle d’acteurs économiques privés qui cherchent à mettre à l’abri une partie de leurs revenus et celle de dirigeants publics corrompus, qui siphonnent les recettes fiscales de leurs propres États.
Battu en décembre 2015 dans la course à la présidence de la région Normandie réunifiée, Nicolas Mayer-Rossignol, jusqu’alors président de la Haute-Normandie (et ce depuis octobre 2013), est rapidement retombé sur ses pattes en devenant en mars 2016 directeur du Pôle Développement de la société normande Nutriset. Problème : en décembre 2013, la commission permanente du Conseil régional avait attribué une subvention de 200.000 euros à Nutriset…
Au micro de l’Assemblée nationale, le député de l’Aube s’est livré, avec force trémolos dans la voix, à une tirade enlevée de défense des miséreux, au premier rang desquels… les parlementaires. Une envolée lyrique digne des plus belles pages de « Germinal », qui ne résiste toutefois pas longtemps à l’examen des faits.
Les éditions Grasset ont publié en octobre « Le Tour de France de la Corruption ». Les journalistes Jacques Duplessy et Guillaume de Morant s’y intéressent à la corruption du quotidien, celle qui ne fait pas la Une des grands titres de presse, mais contribue tout aussi sûrement à la défiance des Français à l’égard des institutions. Un constat sombre, mais aussi la proposition de solutions d’avenir, convergentes avec les nôtres.