Rappel : #PenelopeGate : pour l’interdiction du népotisme parlementaire

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Depuis la révélation mardi par le Canard Enchaîné des 500.000 euros touchés par Penelope Fillon en tant qu’assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant, le débat public a dérivé de la dénonciation du népotisme (avéré) à l’accusation d’emploi fictif (présumé).

Ce glissement est logique de la part des élus qui sont intervenus sur cette question, puisqu’environ 20% des députés utilisent l’argent public pour salarier des membres de leur famille. Mais on peut estimer que les médias n’ont pas fait leur travail de contre-pouvoir en se laissant imposer aussi facilement les termes d’un débat biaisé.

Car le fond du problème n’est pas la réalité du travail parlementaire de Penelope Fillon. Si l’on se limite à cela, comme le font les journalistes, on en revient à dire que le népotisme est justifié s’il s’accompagne d’un réel travail. On se limite ainsi à ce que permet la législation, or il convient justement, comme le propose Contribuables Associés depuis des années, de la faire évoluer pour qu’il devienne impossible à un parlementaire d’utiliser l’argent issu des impôts payés par les contribuables pour rémunérer son épouse ou ses enfants.

Lors de son passage au JT de TF1 jeudi soir, François Fillon s’est défendu en déclarant que « les parlementaires ont une enveloppe et ils font ce qu’ils veulent », comme s’il s’agissait de son argent et non de celui des contribuables :

Probablement pour anticiper de nouvelles révélations, François Fillon admet par ailleurs qu’il a également utilisé son « crédit collaborateurs » pour rémunérer deux de ses enfants, et semble ne rien y trouver d’anormal :

C’est cette désinvolture à laquelle il faut mettre un terme. Et si les parlementaires ne peuvent s’imposer d’eux-mêmes davantage de probité (François Fillon dit avoir arrêté de sa propre initiative ces collaborations en 2013, mais Thierry Solère, par exemple, continue à avoir son épouse comme assistante), il faudra recourir à la contrainte de la loi. Le problème étant bien sûr qu’en la matière, les députés sont à la fois juge et partie.

Observatoire Corruption

Contribuables Associés contre la corruption et pour la transparence de la vie publique.