Le Journal du Dimanche s’est penché sur les propositions des 11 candidats à l’élection présidentielle. En voici les principales, classées par thème :
- Indemnisation des élus : les deux candidats trotskystes, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, proposent de réduire la rémunération des élus : la candidate Lutte Ouvrière (LO) suggère qu’un élu ne touche « pas d’indemnisation supérieure au salaire d’un travailleur qualifié », quant au représentant du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), il avance l’idée d’une « indemnité correspondant au salaire moyen d’un ouvrier ou d’un employé ». On peut trouver ces propositions trop sévères. Mais il est certain que si l’indemnisation des élus les mieux payés doit évoluer, c’est évidemment à la baisse ; Emmanuel Macron propose quant à lui de fiscaliser l’ensemble de l’indemnité des parlementaires, IRFM comprise, et d’en finir avec le régime spécial de retraite des députés et sénateurs ;
- Inéligibilité à vie des élus condamnés : quatre candidats se retrouvent sur cette mesure de bon sens, que cela se fasse en amont (casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection) ou en aval (possibilité pour le juge de proposer une peine complémentaire d’inéligibilité à vie) : François Asselineau (Union populaire républicaine), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, non-cité sur ce point par le JDD ;
- Exercice à plein temps du mandat : proposition de Jacques Cheminade, elle rejoint une idée de Contribuables Associés ;
- Prévention des conflits d’intérêts : François Asselineau, Emmanuel Macron, et Jean-Luc Mélenchon veulent interdire les activités de lobbying et de conseil aux parlementaires ; Marine Le Pen propose elle de proscrire le « pantouflage » des hauts fonctionnaires dans le secteur privé, une mesure qui vise particulièrement le candidat d’En Marche !, inspecteur des Finances avant de devenir banquier d’affaires ; à cet égard, Jean-Luc Mélenchon veut augmenter le délai de carence pour qu’un responsable public rejoigne un groupe privé ;
- Suppression des privilèges des anciens présidents et Premiers ministres : Nicolas Dupont-Aignan propose de mettre fin à l’entretien des ex-chefs de l’État et anciens hôtes de Matignon par les contribuables ;
- Effectivité des peines contre les élus condamnés : Nicolas Dupont-Aignan, encore lui, avance là une mesure originale (nous n’y avions pas pensé, mais l’approuvons) : placer sous mandat de dépôt systématique les élus condamnés à une peine de prison ferme, ce qui permettrait d’en finir avec le dévoiement de la présomption d’innocence qui permet à des élus de faire durer les procédures pour se maintenir ;
- Interdiction du népotisme : marquée par le PenelopeGate, l’interdiction du recrutement d’un membre de sa famille comme assistant parlementaire a les faveurs de Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ;
- Transparence : Emmanuel Macron propose de rendre publiques les discussions entre les ministres et les lobbies ; Jean-Luc Mélenchon entend carrément leur interdire l’accès aux institutions ; le leader de la France insoumise veut aussi que l’ensemble des déclarations de patrimoine des élus soient publiées, et pas seulement celles des candidats à l’élection présidentielle ;
- Suppression de la réserve parlementaire : reprenant une mesure de Contribuables Associés, Jean-Luc Mélenchon propose de mettre un terme à cette pratique clientéliste qui permet aux députés et sénateurs de subventionner des associations et collectivités territoriales à raison de 130.000 euros en moyenne par parlementaire et par an.
Grand absent de cette liste : François Fillon, dont le site Vigie citoyenne notait, bien avant le PenelopeGate (novembre 2016), que le programme en la matière est particulièrement indigent.