C’est une vidéo qui circule depuis quelques jours sur YouTube. Dans un numéro de « Salut les Terriens ! », l’émission de Thierry Ardisson sur Canal +, l’humoriste Stéphane Guillon imite l’acteur Fabrice Luchini qui comparererait les condamnations dont ont écopé des individus aux antipodes sur l’échelle sociale.
Stéphane Guillon cite d’abord le cas d’un sans-abri condamné par le tribunal correctionnel de Cahors (Lot) à deux mois de prison ferme pour avoir volé un paquet de pâtes et un paquet de riz à l’étalage.
L’humoriste revient ensuite sur les affaires Cahuzac, Balkany, Guéant, ou celle du fils de Laurent Fabius :
« Évidemment ça choque ! Deux mois de prison pour un paquet de pâtes, t’imagines, le gars a faim, il pique des pâtes on l’enferme, c’est énorme ! À côté de ça y a des vrais voyous, des raclures, Cahuzac, Balkany, Guéant ! Plusieurs centaines de milliers d’euros blanchis, détournés, les gars jouent au golf, paradent dans les magazines, ils sont encore en poste, c’est inouï ! Le fils de Laurent Fabius, délit de fuite, trois millions d’euros détournés dans un casino à Vegas, rien, pas un blâme, Papa est ministre, on étouffe l’affaire !
Trois millions d’euros, problème de CP : si un paquet de pâtes à deux euros entraîne deux mois de prison, combien d’années de détention le fils Fabius devrait-il tirer pour avoir piqué trois millions ? Là c’est du lourd ! On divise les euros par les paquets de pâtes, et on multiplie par deux. Ça fait 250.000 ans de prison, t’imagines ! Rien n’a changé ! C’est le XVIIe siècle, Thierry Ardisson. La Fontaine, l’immense La Fontaine : “Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.” [cf. Les Animaux malades de la Peste] Rien n’a changé. Évidemment, rien n’a changé ! »
Si Guillon est plus doué pour l’imitation que pour le calcul mental (ce sont deux paquets et non un que le sans-abri a volés, ce qui, d’après la méthode Guillon, entraînerait 125.000 ans de prison pour le fils de Laurent Fabius et non 250.000 ans), on peut s’étonner qu’il ait ressenti le besoin de s’abriter derrière le provocateur Luchini pour avancer ses arguments.
Guillon a-t-il peur d’assumer pleinement ses propos ?