Deux mesures que nous soutenons pourraient, a priori, se passer de réformes législatives et être décidées par le citoyen au moment du vote :
- L’inéligibilité des élus déjà condamnés
- La limitation du nombre de mandats dans le temps (complémentaire de l’interdiction du cumul simultané des mandats, effective à partir des prochaines élections législatives)
En effet, pourquoi, pourrait-on se demander, ne pas laisser les électeurs éliminer par leur bulletin les élus corrompus, et favoriser par le même moyen le renouvellement de la classe politique ?
Réponse : parce que cela ne marche pas.
Sur Twitter, un militant Front national prenait à cet égard la défense du maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, preuve que le positionnement « anti-système » du parti de Marine Le Pen est éminemment contestable (nous y reviendrons).
Selon ce partisan FN, il n’y a rien à redire au fait que Balkany soit constamment réélu en dépit de ses condamnations passées (et probablement futures) :
@Obs_Corruption si Balkany est reconduit c’est parce que ses habitants sont satisfaits. point.
— Damien Rieu (@DamienRieu) 2 mars 2017
Mais cette réponse ne peut pas nous satisfaire. Car les électeurs sont aussi corruptibles que le sont leurs dirigeants. Après tout, comme l’écrivait Joseph de Maistre, « toute nation a le gouvernement qu’elle mérite ».
Si Balkany est reconduit, c’est parce qu’il a, par une politique clientéliste, acheté les voix des électeurs d’aujourd’hui avec les impôts de ceux de demain, en faisant de Levallois-Perret la ville de France la plus endettée par habitant :
.@DamienRieu Si #Balkany est reconduit c’est parce qu’il corrompt les électeurs d’aujourd’hui avec les impôts de ceux de demain #dette pic.twitter.com/J5OsX9sOqC
— Obs Corruption (@Obs_Corruption) 2 mars 2017
C’est parce que les électeurs-contribuables de demain ne peuvent pas s’exprimer que le suffrage universel doit être renforcé par des garde-fous qui limitent le vote d’aujourd’hui en considération des générations futures.