Depuis 2014, le député des Hauts-de-Seine a ainsi fait bénéficier l’association de 15.000 euros d’argent public.

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On apprend ce vendredi sur Twitter que ces trois dernières années, Thierry Solère a attribué trois subventions (3000 euros en 2014, 10.000 en 2015 et 2000 en 2016) sur la réserve parlementaire à « Génération 109 », l’association d’un certain Antoine de Jerphanion :

Or, comme l’a relevé le bien-nommé « Damoclès », Antoine de Jerphanion n’est autre que l’un des assistants parlementaires de Thierry Solère, en compagnie de Karine Theet, l’épouse du député pratiquant du népotisme :

La preuve est donc faite une fois de plus, s’il en était encore besoin, que la réserve parlementaire est par nature une enveloppe clientéliste, d’autant qu’elle échappe à tout contrôle sérieux. Sa suppression annoncée n’en est donc que plus urgente.

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Ce n’est du reste pas la première fois que Thierry Solère se manifeste par des pratiques peu éthiques. Pour mémoire, lire ci-dessous l’extrait du compte-rendu de l’émission « Pièces à Conviction » (France 3) publié par Contribuables Associés en septembre 2015 :

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Le lobbying et la corruption

La partie la plus polémique de l’émission concerne sans doute le lobbying d’intérêts privés, qui tourne parfois à la corruption des députés.

Le cas de Thierry Solère, député de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) est évoqué. Solère est rémunéré 12000 euros brut par mois par l’entreprise Chimirec comme le précise sa déclaration d’intérêts.

Revenus Thierry Solère

Chimirec est un groupe spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets. […]

 

France 3 s’interroge sur le conflit d’intérêts qui existe entre cette rémunération et le fait que Solère siège à la Commission du développement durable à l’Assemblée nationale, au sein de laquelle il a cosigné un amendement qui bénéficierait de fait à Chimirec.

Il est en tout cas manifeste, d’après le reportage, que l’emploi de Solère à Chimirec est hautement suspect : personne ne le connaît au site de Seine-Saint-Denis où il est censé travailler, et la direction centrale met 24 heures à rappeler les journalistes en constatant qu’« il existe en effet un contrat de travail » (sic). On note d’ailleurs qu’il n’y a aucune mention de Thierry Solère sur le site Web de Chimirec.

Alors, pourquoi cet emploi aurait-il échu à Solère, sinon pour sa position avantageuse de député ? France 3 lui pose la question, et sa réponse n’est guère convaincante, comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessous. Solère argue en effet de ce que siégeant (quand il siège) dans l’opposition, ses amendements ne sont pas retenus.

Bizarrement, Solère est quand même l’un des députés les moins actifs selon NosDeputes.fr, avec par exemple 0 intervention en commission en un an.

Thierry Solère député Hauts-de-Seine

France 3 ne s’interroge pas, en revanche, sur le fait que le temps que des députés qui, contrairement à Solère, travailleraient effectivement à côté de leur mandat, ne serait pas consacré à ce dernier. En étant rémunérés 11 000 euros net par mois, et ce par les contribuables, la moindre des choses que ceux-ci peuvent exiger de leurs députés, c’est qu’ils se consacrent à plein temps à leur mandat.

Ces révélations de France 3 sont d’autant plus frappantes que Thierry Solère avait accepté d’être qualifié par VSD dans une interview de « Monsieur Propre de l’UMP » (lire la première partie et la seconde partie), comme l’avait rappelé Léa Salamé dans « On n’est pas couché » (France 2) du 11 avril 2015.


Observatoire Corruption

Contribuables Associés contre la corruption et pour la transparence de la vie publique.