Avec une semaine de retard sur les autres villes de France, Grenoble a tenu dimanche 26 février son Rassemblement contre la corruption.
Accaparé comme à Paris par des mouvements d’extrême-gauche, ce regroupement comptait toutefois Anticor, plus neutre (quoiqu’étiquetée à gauche) parmi ses soutiens. Le responsable départemental en Isère a profité de l’événement pour réitérer une évidence : tous les élus ne sont pas « pourris ».
Non, en effet, tous les élus ne sont pas corrompus. La grande majorité d’entre eux respecte d’ailleurs la loi (ce qui ne signifie pas qu’ils respectent tous la morale et l’éthique publiques…). Mais le problème ne tient pas aux personnes, il tient à un système qui décourage les mieux intentionnés et conserve les plus douteux comme le délinquant Paul Giaccobi, coupable de détournements de fonds publics et condamné pour cela à trois ans de prison ferme, qui, du fait du caractère suspensif de son appel, s’estime en droit de se représenter aux élections législatives de juin prochain, et a terminé l’actuelle législature au Bureau de l’Assemblée nationale en qualité de secrétaire, sans qu’aucun député n’ait manifesté la moindre désapprobation, à l’exception notable d’Isabelle Attard (Calvados).
Comme le déclarait l’essayiste Philippe Pascot, lui-même ancien élu, lors de notre 46e Rendez-Vous Parlementaire du Contribuable, « plus on monte dans la pyramide, moins les élus sont transparents ». L’auteur de Pilleurs d’État voulait ainsi dire que le système politique tel qu’il existe actuellement est par nature corrupteur.
Il semble […] qu’il faille avoir une vision […] large du phénomène [de la corruption] afin d’éviter le double écueil de la généralisation hâtive (le fameux « tous pourris ») et l’idée tout aussi fausse d’une infime minorité de responsables publics corrompus qui jetterait l’opprobre sur une écrasante majorité de décideurs probes et honnêtes. La réalité est, comme toujours, beaucoup plus nuancée.
« Le Canard Enchaîné » révèle cette semaine que l’épouse de François Fillon, Penelope, a été l’attachée parlementaire de son mari puis de son suppléant pendant huit ans. Un coût de 500.000 euros pour le contribuable. L’occasion pour nous de publier ici le chapitre 9 (« Népotisme & Clientélisme ») de notre Livre Blanc « Contre la corruption, le remède de la transparence », paru avant cette nouvelle affaire. Où l’on voit que le problème, qui touche environ un député sur cinq, est endémique au Parlement :
Dans le viseur de la justice des Bouches-du-Rhône depuis un peu plus de 11 ans, les frères Guérini sont au cœur d’une affaire politico-financière de grande ampleur. Le tribunal correctionnel de Marseille vient de rendre son verdict le vendredi 28 mai 2021.
L’essayiste Philippe Pascot a récemment publié le second tome de Pilleurs d’État aux éditions Max Milo. Il a répondu à nos questions concernant ce nouveau livre, la loi sur le casier judiciaire vierge des élus qu’il a inspirée, et ses prochains chevaux de bataille comme la transparence des frais de mandat.